Au Maroc, la naissance d’un enfant est un moment inoubliable, bien plus qu’un simple événement biologique. C’est une célébration riche en traditions, mêlant héritage culturel et valeurs religieuses. Ces traditions expriment activement à la fois l’influence de l’Islam et la diversité des coutumes marocaines. Celles-ci changent selon les régions et même les familles.
Dans la tradition musulmane, accueillir un enfant est une immense bénédiction, à condition de respecter les préceptes de la Sunnah. Ces rites ne sont pas de simples coutumes, mais des moyens de se rapprocher d’Allah. Elles expriment sa gratitude pour ce précieux don. En les observant, les parents offrent à leur enfant un début de vie empreint de foi. Et en résonance avec la guidance céleste. La première semaine après la naissance est un temps de joie et de partage. Pour la famille et leur proche, c’est un évènement exceptionnel . Il se rythme , en effet , par des chants, des visites et des félicitations. C’est un témoignage vivant de son importance dans la culture marocaine
Nous allons évoquer dans cet article les recommandations spirituelles à la naissance en Islam. Les cinq sunnahs essentielles à la naissance. Un plat traditionnel pour célébrer la naissance. Le rituel du hammam post-natal, et enfin un rite qui accompagne la naissance : la circoncision.

Les recommandations spirituelles
L’Islam accorde une importance particulière aux premiers instants de la vie d’un enfant. Dès sa naissance, les parents ou la communauté recommandent activement plusieurs pratiques spirituelles pour introduire l’enfant à la foi, lui apporter des bénédictions et solliciter la protection divine. Parmi ces sunnahs essentielles, ils retrouvent la récitation.de l’Adhan dans son oreille, le Tahnik avec une datte, le choix d’un prénom significatif, le sacrifice de l’Aqiqah et le rasage de sa tête. Ces rituels, détaillés dans des ressources comme celle sur les jours de naissance et leur signification en Islam, marquent l’entrée de l’enfant dans la communauté musulmane.
Les cinq « sunnahs » essentielles à la naissance
- Prononcer « Adhan » : Le récitateur prononce l’appel à la prière dans l’oreille du nouveau-né pour l’initier à la foi islamique.
- Effectuer le « Tahnik » : Le parent frotte une datte ou du miel sur le palais de l’enfant pour lui apporter douceur et faciliter la succion.
- Choisir un prénom conforme à la Sunnah : Les parents choisissent un prénom porteur de sens en accord avec la tradition islamique.
- Sacrifier un animal pour « Aqiqah » : La famille sacrifie un mouton (ou deux pour un garçon) en signe de gratitude envers Allah.
- Raser la tête du nouveau-né : Ce geste de purification, souvent accompagné d’une aumône, marque un nouveau départ dans la vie de l’enfant.
Un plat traditionnel pour célébrer la naissance
Après l’accouchement, la tradition veut que la femme consomme un repas nourrissant et réconfortant pour l’aider à reprendre des forces. Bien que les préparations varient selon les régions, la Rfissa est un plat incontournable. Ce mets, qui se compose de crêpes émiettées, de poulet et de son bouillon, plaît particulièrement. On sert le bouillon de poulet « beldi » à la jeune accouchée pour ses vertus revigorantes, souvent avec une cuisse de poulet, tandis qu’on partage les crêpes arrosées de bouillon avec la famille et les invités.
Le rituel du hammam post-natal
Au Maroc, le septième jour après l’accouchement est marqué par une tradition ancestrale : la sortie de la jeune maman pour un rituel de purification au hammam. Cette cérémonie, empreinte de symbolisme, célèbre la nouvelle mère et l’aide à retrouver force et bien-être après l’épreuve de l’accouchement. Entourée de ses proches, notamment des femmes de sa famille et parfois de la qâbla (l’accoucheuse traditionnelle), la jeune maman se rend au hammam pour un soin complet comprenant :
- Un gommage purifiant : visant à éliminer les impuretés et les peaux mortes, laissant la peau douce et revitalisée.
- Un massage thérapeutique : réalisé par des femmes expérimentées, ce massage insiste sur la région pelvienne pour soulager les tensions et favoriser la récupération post-partum.
Ce rituel est bien plus qu’un soin corporel : c’est un moment de partage, de soutien et de célébration.
Circoncision : rituel religieux et pratique médicale
La circoncision du nouveau-né est une pratique ancestrale, historiquement attestée chez les anciens peuples sémitiques, notamment les Égyptiens et les Juifs. Dans l’Islam, elle revêt une importance particulière, considérée comme un rite de purification essentiel à la validité de la prière. Connue sous le nom de « T’hara » (purification), elle renforce le lien avec Dieu. Jusqu’aux années 1980, elle était pratiquée par des autodidactes, mais elle est aujourd’hui confiée à des professionnels de santé pour garantir hygiène et sécurité. Traditionnellement, deux ou trois jours après l’intervention, un cortège familial défile dans les rues, suivi d’une fête animée par de la musique et des danses.
Aspects modernes des rituels de naissance :
Recours aux structures hospitalières
Autrefois, les naissances avaient lieu à domicile avec l’aide de sages-femmes traditionnelles appelées *qablas*. Aujourd’hui, de plus en plus de Marocaines accouchent dans des hôpitaux ou des cliniques, surtout dans les zones urbaines.
Simplification des pratiques traditionnelles
Certaines coutumes, comme l’utilisation de plantes médicinales (par exemple, le henné pour protéger la mère et l’enfant) sont simplifiées. Les femmes modernes, notamment en milieu urbain, peuvent opter pour des produits cosmétiques ou pharmaceutiques .
• Équilibre des genres dans les réjouissances
Historiquement, la naissance d’un garçon était parfois plus célébrée que celle d’une fille. Bien que cette tendance subsiste dans certaines régions conservatrices, les mentalités évoluent, et les naissances sont de plus en plus fêtées de manière égale, reflétant les valeurs modernes d’égalité promues dans la société marocaine contemporaine.
Conclusion
Les traditions marocaines liées à la naissance d’un bébé incarnent des valeurs de solidarité, et de transmission culturelle. Malgré l’influence de la modernité, des rituels tels que l’Aqiqah, ou le hammam post-natal, perdurent grâce à l’attachement des aînés à ces pratiques ancestrales. Ces coutumes renforcent les liens sociaux, unissant familles et communautés dans des moments de joie et de partage. Elles permettent également de transmettre une identité culturelle riche, ancrée dans une histoire collective. En célébrant la naissance, ces traditions rappellent l’importance de l’entraide et de la spiritualité. Elles tissent un lien profond entre les générations, assurant ainsi la pérennité d’un patrimoine culturel vibrant et significatif pour les Marocains.
Pour avoir sur les traditions au Maroc ,en général, consulter notre article les culture et traditions au Maroc,